Like diamonds, we are cut with our own dust ∆ FRANK

Baguette : Sa baguette est faite de bois de cèdre, un arbre qui ne se plait que dans le discernement et la perspicacité. Son cœur est composé d’une écaille d’Opalœil des Antipodes et elle mesure 32.7 centimètres. Particulièrement souple, elle est idéale pour les sortilèges de métamorphoses. D’aspect très simple, seule la garde est digne d’être remarquée car elle est gravée d’entrelacs délicats aux significations inconnues. Loyale à son possesseur, elle ne lui a jamais fait défaut, jusqu’à maintenant.

Miroir du Riséd : Il se verrait, lui et Alice, main dans la main, sereins et ne prenant plus la peine de regarder sans cesse par-dessus leurs épaules, ne sursautant plus au moindre bruit suspect. Leur monde serait débarrassé de la vermine qui le gangrène et le ronge lentement. Bien sûr, dans ce parfait tableau, terriblement utopiste, ils ne sont pas seuls. Deux enfants virevoltent autour d'eux, deux filles qui ressemblent traits pour traits à sa femme, comme si le bonheur était d'avoir encore plus d'elle.

Épouvantard : Il n’a plus été confronté à un Epouvantard depuis des années mais, avec les temps qui courent, il est certain qu’il se verrait seul, au milieu d’un monceau de cadavres, tous étant les corps de personnes qu’il chérit et qu’il a été incapable de protéger. Parmi tous ces visages ensanglantés, seul un garde les yeux ouverts, dardant sur lui un regard accusateur ; celui d’Alice, qui semble lui reprocher son incapacité à la sauver. Il est pourtant casse-cou et souvent bien mauvais appréciateur du danger, définitivement trop téméraire et, bien entendu, il donnerait dix fois sa vie si cela pouvait permettre de sauver n'importe quelle existence innocente. Alors, demeurer debout quand tous les autres sont tombés, ce serait vraiment son pire cauchemar.

Amortentia :
Le cuir : l’odeur de la peau tannée lui rappelle celle des balles de Quidditch, un sport qu’il a pratiqué et qu’il suit toujours avec autant de ferveur et de passion. Il est prompt à s’enflammer sur les résultats des matches et le premier à hurler quand l’arbitre a le malheur de ne pas siffler une faute qu’il estime réelle. Au grand dam de sa femme, il collectionne d’ailleurs tous les objets possibles et inimaginables en rapport avec ce sport. Cela prend une place folle dans leur petite maison, mais elle n’a pas le cœur de lui dire de s’en débarrasser quand elle voit ses yeux s’illuminer comme ceux d’un gamin chaque fois qu’il peut dénicher un nouvel item.

Le renfermé : l’odeur d’humidité qui règne en permanence dans la demeure familiale et qui a imprégné les murs, les tapisseries, même jusqu’aux vêtements de ses parents. Un parfum qui paraitrait bien peu agréable au commun des mortels mais qui est, pour lui, synonyme de sécurité et de souvenirs d’enfance heureuse. Il lui arrive même parfois de monter dans le grenier, prétextant un oiseau prisonnier à cause d’un trou de la toiture, une réparation quelconque, pour retrouver cette odeur particulière qui l’aide à la prise de grandes décisions.

Le chocolat chaud saupoudré de cannelle : la boisson rituelle d’Alice, le soir, avant d’aller se coucher et le matin, au petit-déjeuner. Personnellement, il déteste l’odeur de l’épice en question mais jamais aucun parfum ne lui parait plus doux quand il le respire sur les lèvres de sa femme. C’est une fragrance qui lui tire toujours un sourire béat quand elle vient chatouiller ses narines.

Compétences magiques

Duels : 8/10. Très bon duelliste, il ne dit jamais non à une bonne altercation, quand il le faut, surtout s’il œuvre en compagnie d’Alice. Toutefois, le récent combat qui a failli lui coûter la vie et qui l’a laissé salement blessé, l’a incité à un peu plus de prudence (autant que son esprit téméraire de Gryffondor se peut, bien entendu).
Potions : 2/10. La précision des instructions, la préparation des ingrédients, la patience requise pour sublimer une potion sont autant de choses qui lui font défaut. Il n’a que trop rarement pu s’approcher d’un chaudron sans le faire exploser à cause des touches personnelles qu’il aimait à rajouter aux ingrédients de base. Nul doute que Slughorn s’en souvient encore.
Métamorphose : 9/10. Sa matière de prédilection. Il a tout de suite montré de très grandes dispositions pour la métamorphose, s’avançant même sur les programmes des années suivantes, avec l’accord de McGonagall. Il aurait sans doute pu devenir Animagus s’il n’avait pas préféré passer les temps dédiés aux entraînements à draguer les filles.
Sortilèges : 8/10. Appliqué et naturellement doué, ses sortilèges sont généralement toujours réussis et parfaitement exécutés (sauf si Alice lui dédie son habituel sourire ravageur au moment où il les lance !). Il s’est même essayé à en créer quelques-uns, avec un succès plus ou moins franc, selon les expérimentations.
Légilimancie : 1/10. Ça ne l’a jamais réellement intéressé : lui, si franc, si prompt à dire haut et fort ce qu’il pense, ne voit aucun intérêt à aller fouiller dans l’esprit d’un autre pour lui soutirer des informations. Les interrogatoires dans les tréfonds d’un bureau ne sont définitivement pas sa tasse de thé.
Occlumancie : 5/10. Encore une fois, pas son domaine de maitrise préféré mais il a bien été obligé de faire des efforts pour protéger son esprit et les informations qu’il contient afin qu’elles ne soient pas accessibles au premier sorcier venu. Il sait qu’il n’en va pas seulement de sa survie mais de celles de nombreux autres.
Quidditch : 7/10. Plutôt doué sur un balai, il a été batteur de l’équipe de Gryffondor lors de sa scolarité à Poudlard. Pas trop maladroit, contrairement aux rumeurs de l’époque, quand il ne tentait pas de faire du zèle pour impressionner les filles.
Divination : 0/10. Bon, avouons, à part faire l’idiot, dormir au fond de la salle ou siroter le café de tous ses petits camarades jusqu’à devenir un vrai lutin de Cornouailles surexcité et se faire renvoyer de cours, il n’a jamais été très assidu dans ce domaine. Ni doué. Mais on ne peut pas être bon partout, pas vrai ?

Just like moons and like suns with the certainty of tides, just like hopes springing high, still I’ll rise.

« Tu ne devrais pas faire ça… » « Et pourquoi pas ? » réplique le jeune Frank Longbottom, son balai en main, fanfaronnant allégrement sur le terrain de Quidditch. Ça n’était qu’un entraînement, le premier de l’année, et il voyait déjà Samuel, le capitaine de leur équipe, rouler des yeux, agacé par tant de vantardise. A ses yeux, les acrobaties sur un balai n’avaient rien à faire sur un terrain de jeu, preuve qu’il était complètement à côté de ses pompes. Le premier entraînement attirait toujours le plus de monde ; les curieux de Gryffondor se massaient déjà sur les gradins, commentant l’allure des nouvelles recrues, tandis que ceux des autres maisons, eux, étaient davantage là en mission de reconnaissance. Il savait bien que Samuel voulait qu’ils en mettent plein la vue à tout le monde dès le début, afin que les autres équipes les craignent pour les matches à venir. Il appelait ça la « guerre psychologique », une expression qui plaisait particulièrement à Frank, sans doute parce qu’il n’avait retenu que le mot guerre et qu’il rêvait de mettre une raclée aux arrogants Serpentards. Mais, pour l’heure, ce que le Gryffondor de sixième année désirait plus que tout, c’était de tenir debout en équilibre sur son balai lancé à pleine vitesse. Certes, c’était une idée idiote, comme n’arrêtait pas de le répéter Benedict, son meilleur ami, depuis qu’il lui avait exposé son plan, mais à lui, elle lui paraissait pourtant excellente ! Il n’avait pas peur de tomber ou de se faire mal, encore moins d’avoir l’air ridicule s’il échouait, non, il avait pour plus grande crainte que cette jolie brune, sur laquelle il avait des vues certaines, ne le regarde pas pendant qu’il faisait son petit numéro. Et Merlin seul savait à quel point capter son attention était d’une importance capitale ! D’un mouvement de talon, il s’élève dans les airs avec grâce et fluidité, enchaînant les pirouettes sous l’œil désapprobateur de Samuel qui craignait sans doute qu’il ne se blesse et qu’il ne soit plus capable de jouer pour le restant de l’année scolaire. Leur capitaine était vraiment trop stressé, trop réfléchi pour un Gryffondor… C’était exactement ce qu’il était en train de penser quand il commence à changer sa position pour se mettre debout sur son balai. Ses mains sont toujours fermement accrochées au manche mais un simple coup d’œil en direction de la brunette, qui le regarde avec admiration, suffit à avoir raison de ses dernières appréhensions. Avec précaution, il entreprend de se redresser, ses jambes un peu vacillantes, le regard droit, le port de tête haut, comme aimait le voir sa mère. Son exploit ne dure, bien entendu, que quelques secondes, et il se retrouve très vite par terre, mordant le gazon verdoyant en moins de temps qu’il n’en fallut pour dire « cognard ». Et, alors que toute l’équipe se masse autour de lui, commentant avec effarement son bras tordu dans une position bien loin d’être naturelle, lui, la seule chose qui l’intéresse, c’est de croiser les yeux de Benedict. Quand il capte enfin son regard, il ne peut s’empêcher de laisser apparaître un sourire béat sur ses lèvres. « Elle m’a regardé, hein ? Tu as vu ? Elle m’a regardé ! Dis, elle s’inquiète là, hein ? Elle s’inquiète ? » Son meilleur ami le dévisage un long moment, incrédule à l’idée qu’il s’inquiète de l’opinion de cette fille quand son bras était visiblement cassé, mais il finit tout de même par éclater de rire, bientôt rejoint par un Frank tout aussi hilare. Les autres membres de l’équipe se regardent avec une incompréhension certaine, se demandant ce qui peut bien leur passer par la tête à ces deux-là et puis, finalement, entre deux éclats de rire, le jeune Longbottom parvient à interpeller son capitaine, désignant son bras brisé avec fierté. « SAM ! Eh Sam ! Regarde ! Une blessure de guerre psychologique ! » Il est tellement ravi que le Sam en question pose son visage dans sa main, visiblement dépité. Frank et Benedict se regardent à nouveau un court moment et, très vite, ils se remettent à pouffer comme des idiots.



Tu ne devineras jamais la dernière trouvaille de Frank. Je ne ferai pas durer le suspense davantage : il s’est cassé le bras en faisant le pitre sur un balai ! Sur un balai, peux-tu imaginer une chose pareille ? Bien sûr, son père est fier comme un coq ce qui ne me rassure pas sur l’avenir de notre fils. Que vais-je faire avec un empoté pareil ? Il est incapable de tenir en place, c’en devient désespérant ! Si encore il n’était pas aussi maladroit que Virgil, mais si ! Je crois même qu’il est pire ! Enfant, il a réussi à se coincer dans le conduit de la cheminée ! Parfois, je ne sais pas ce qui lui passe par la tête. Oh et, bien sûr, il a décidé qu’il voulait devenir Auror à sa sortie de Poudlard… Pauvre enfant, il ne tiendra pas deux jours, avec sa maladresse naturelle… Quand passes-tu prendre le thé, ma chère sœur, que je puisse t’abreuver de mes malheurs ?


You may shoot me with your words, you may cut me with your eyes, you may kill me with your hatefulness, but still, like air, I’ll rise.

Contrairement à ce qu’avait pu en penser sa mère et les réticences qu’elle avait pu émettre à l’encontre de son choix de carrière, Frank, sorti de Poudlard et diplômé avec les honneurs, avait intégré les Aurors en tant que stagiaire. Bien entendu, même le fait d’exercer un métier aussi dangereux et dans lequel on côtoyait le mal d’aussi près tout en étant témoin d’indicibles horreurs n’avait pas suffi à entacher son jovialité et son optimisme naturels. Pas plus que ça n’avait émoussé son hardiesse, d’ailleurs. Alastor Moody, qui était son instructeur, n’avait eu de cesse de le lui répéter. « Tu es trop aventureux, Longbottom ! » Un sort fusait alors généralement à ce moment précis et le plus jeune l’évitait de justesse en se jetant au sol. « Tu es trop sûr de toi ! » Un autre, qui lui laissait à peine le temps de rouler sur le côté pour l’esquiver. « Et les gens trop assurés finissent… morts ! » Et à chaque fois, ou presque, l’Auror le touchait d’un sortilège inoffensif à ce moment très précis. « Voilà, Longbottom. Je t’ai tué. Encore une fois ! » Il avait mis des mois à être suffisamment rapide pour parer la moindre de ses attaques et, quand il avait enfin réussi, il avait été tellement fier et heureux qu’il s’était mis à sautiller partout comme un gamin surexcité. Dans sa bonté naturelle, Alastor l’avait gratifié d’un Mobilicorpus, pour lui apprendre à ne jamais baisser sa garde, qui l’avait laissé terriblement boudeur pendant plusieurs jours. Et puis, au-delà de la fierté qu’il souhaitait lire dans le regard de son instructeur et dans celui de ses parents, il y avait une autre raison à sa volonté d’être le meilleur Auror que le monde magique ait connu. Bien entendu, comme on pouvait s’en douter, la raison en question mesurait environ un mètre soixante-cinq, arborait des formes généreuses et une crinière blonde aussi indomptable que sa personne. Alice… Il s’était rappelé d’elle, à l’époque de Poudlard et, comme la moitié des filles du château, elle lui avait tapé dans l’œil, mais elle était plus jeune que lui et toujours entourée d’une horde d’amies et de prétendants. Déjà à l’école, elle était populaire, il n’était donc pas étonnant que tous les apprentis Aurors en formation la courtisassent avec plus ou moins de subtilité, Benedict le premier, qui avait embrassé la même carrière que lui. Quand Frank était allé lui parler, la première fois, il s’était affublé de son sourire le plus ravageur et de son air le plus assuré, certain qu’elle ne pourrait pas lui résister. Elle l’avait regardé s’avancer, du bout du couloir, un sourire amusé et engageant, comme si elle n’attendait que ça et, bien sûr, hypnotisé par son regard envoûtant, il s’était pris les chaussures dans le tapis frappé du symbole du Ministère pour s’étaler devant elle, atterrissant à ses pieds. C’était ainsi que leur histoire avait commencé, sans prétention, sans grande déclaration. Alice se montra d’un grand soutien lorsqu’il perdit Benedict, tué lors d’une mission de reconnaissance apparemment sans danger, le couvant de son attention et de sa patience… Elle ne repartit plus jamais, le complétant à la perfection, dans leur vie privée trépidante tout comme dans leur vie professionnelle où ils œuvraient en tant que binôme. Il ne put retenir un léger sourire plein d’émotion contenue en repensant à tous ces souvenirs heureux. C’était fou, le pouvoir que pouvait avait avoir un simple petit morceau de parchemin… Mais pas n’importe quel parchemin…


Vous êtes solennellement convié à la cérémonie de mariage d’Alice Doge et Frank Longbottom qui se tiendra le 31 mai, dans leur résidence de Godric’s Hollow à 19 heures. Nous attendons votre confirmation par retour de hibou.

Ils en avaient envoyé ainsi des dizaines et des dizaines si bien que leur maison finit presque par ressembler à une immense volière pendant les semaines qui suivirent mais chacun promit qu’il serait là à l’événement, louant leur couple et leur amour. Même Augusta, sa mère, pourtant si difficile à satisfaire, avait trouvé en Alice la belle-fille idéale, celle qui se moquait des maladresses de son fils plutôt que de les lui reprocher, celle qui partageait ses valeurs et ses convictions, rejoignant l’Ordre du Phénix à sa suite, sans hésiter une seule seconde. Oui, Augusta se réjouissait elle aussi, bien qu’elle passât ses journées à scruter le ciel, sursautant au moindre hibou, toujours inquiète qu’il lui rapporte la mort de l’un de ses deux « enfants », comme elle les appelait tous deux. Ils menaient une vie si dangereuse qu’elle en était persuadée, au plus profond de son âme, ils ne lui survivraient pas…