Dymphna Blavatsky ⱷ the edge of eternity

Affiliation : Il va de soi que je fais partie de l'Ordre du Phénix. Enfin, de soi ... Disons que c'est probablement ce que ma grand-mère aurait voulu que je sois. Mon père en revanche, Lloyd Wellington, il a apparemment rejoint les rangs du Lord Casse-Bonbon. Puis y a moi, diplômée depuis pas si longtemps. Il s'est très rapidement avéré que quasiment tout mon entourage est une bande de têtes brûlées ayant également rejoint l'Ordre. Parmi eux, mon mentor, Ted Tonks. C'est lui qui m'a enrôlée dans cette grande famille alors que je n'étais même pas complètement sortie de Poudlard. Du coup, maintenant j'enrôle des gens à mon tour, parce que plus on est de fous, plus on rit. Et aussi parce que je donnerais ma vie pour notre combat. Difficile à y croire hein, mais je prends toute cette histoire très à coeur. Probablement parce qu'à chaque fois que je lis les nouvelles, j'ai peur d'y lire le décès d'un de mes amis, j'ai peur d'un jour être dépêchée sur une scène de crime et y découvrir le corps d'une connaissance. Sans doute aussi parce que cet élitisme à deux balles me donner la nausée.

Baguette : Je me souviens parfaitement du jour où je me suis rendue chez Ollivander pour acheter ma première baguette. Avant de rentrer dans la boutique, ma grand-mère avait lancé sur un ton sarcastique « S’il y a bien une chose que les anglais font mieux que les français, ce sont les baguettes. C’est peut-être la seule d’ailleurs. » Autant vous dire que la petite boutique aux murs recouverts de baguette m'avait fait forte impression. Monsieur Ollivander m'avait tendu une première baguette, magnifiquement ouvragée, d'une couleur rougeâtre (de l'acajou ?), et relativement petite. J'avais alors secoué la tête en disant que je ne voulais pas de celle-là. Il ne m'a pas trop laissé le choix, marmonnant que c'était la baguette qui choisissait le sorcier et pas l'inverse. Du coup, j'ai fait explosé son comptoir. Après quelques essais, je trouvai néanmoins ma baguette : elle était faite de Cèdre, un bois qui convient le mieux aux gens loyaux et protecteurs (c'est Ollivander qui l'a dit, en soi, je ne m'y connais pas des masses), contenait une plume de phénix, et mesurait 29cm45. J'en ai fait des bourdes avec cette baguette. Quelle idée de flanquer une plume de phénix dans une baguette pour gamin en même temps. Mais je l'aimais. Puis elle a connu son duel de trop et s'est littéralement brisée dans mes mains après le combat.

Je l'ai encore un peu mauvaise, je l'avoue. J'ai mis un moment avant d'accepter de retourner chez Ollivander, me débrouillant entre temps avec la baguette de ma grand-mère. Ceci dit, lorsque votre boulot c'est d'arrêter des mangemorts, avoir une bonne baguette c'est tout de même plus pratique. Ainsi, ma nouvelle alliée est en bois d'if, ce qui a fait légèrement tiquer le commerçant, et contient en son coeur un crin de licorne. Elle fait vingt-cinq centimètres et des poussières, ce qui est vachement pratique pour les sortilèges. Puis, il faut admettre qu'on s'entend bien, toutes les deux (et cette fois-ci, je n'ai rien fait exploser dans la boutique).

Miroir du Riséd : Je ne me suis jamais retrouvée face à ce miroir, et très franchement, c'est mieux comme ça. Surtout que je suis à peu près persuadée que je ne pourrais pas obtenir ce que j'y verrais. Déjà, j'y serais sereine : il n'y aurait plus de guerre pour encombrer mon esprit, je saurais mes proches en sécurité, et je n'aurais pas cette constante inquiétude à leur égard. Je serais un peu plus vieille aussi, officiellement auror, respectée pour mon boulot. Puis, derrière moi ... une famille. Pas celle des Doge (même si ce sont des gens adorables), mais la mienne : ma mère, en vie et souriante, ma grand-mère, qui a défaut d'être souriante serait fière de moi, et à leurs côtés ... mon père. Ses bras seraient dégagés, n'affichant aucune marque de ténèbres. Il enlacerait ma mère tendrement, comme il aurait tellement dû le faire. Peut-être qu'il y aurait aussi un mari, ou une compagne, aux traits flous, histoire de garder un peu de suspens, et un enfant. Ou plusieurs. Allez savoir. Il existe malheureusement tellement de raisons pour lesquelles cette vision ne se réalisera jamais.

Épouvantard : Pendant longtemps, mon épouvantard a été une énorme araignée, poilue et répugnante. Un épouvantard assez commun à mon avis vu que ces bêtes sont très peu populaires. Ceci dit, la dernière fois que je suis passée dans la maison de ma grand-mère pour y faire un peu de ménage, j'ai dû me débarrasser d'un épouvantard qui avait élu domicile dans une commode. Autant vous dire que de voir mon père, debout dans la chambre de sa défunte mère, et tenant un masque de mangemort dans la main droite, sa baguette dans la main gauche ... Ce n'était pas exactement ce à quoi je m'attendais. J'ai réussi à m'en débarrasser, je ne sais pas trop comment, et puis je suis rentrée chez moi pour me rouler en boule dans une couverture. Le pire étant qu'un jour, mon épouvantard pourrait devenir réalité.

Amortentia : Aaah l'amortentia ! Ah. Ahah. Ahahaha. Je déteste cette potion. Enfin, je déteste les potions en général, mais encore plus les philtres d'amour. Rien que le principe, ne trouvez-vous pas ça complètement glauque ? Enfin, soit. Difficile d'oublier ce que sens son amortentia une fois que vous y avez été confronté. Personnellement, il y a pour commencer l'odeur des tartes aux prunes que ma grand-mère faisait quand j'étais encore une toute petite fille. Tartes dont je raffolais, et que je réclamais approximativement tous les jours. D'ailleurs, je n'ai plus jamais goûté une tarte aux prunes qui soit comparable à celles de Sélène Wellington !

La deuxième odeur est celle très particulière de l'air lors des heures qui précèdent une tempête. J'ai grandi en écosse, au bord d'une falaise plus exactement. Dès qu'il y avait une tempête, j'étais collée à la vivre, et impossible de me faire bouger. C'est idiot, j'adorais ça. D'ailleurs, c'est toujours le cas, et j'ai toujours ce frisson qui me parcoure l'échine à l'approche d'une tempête.

Enfin, il y a l'odeur du parfum de ma mère, une odeur fine et perlée. Avec le recul, il me semble que c'était l'odeur de la poudre de riz qu'elle aimait tant, et qui embaumait sa chambre d'une odeur délicate. J'ai retrouvé son pot récemment, attendant sagement dans la salle de bain que quelqu'un daigne se souvenir de son existence, je n'ai pas eu le coeur à le jeter tant cette odeur me rappelle tous ces bons moments que j'ai passé en présence des deux femmes qui m'ont élevée.

Compétences magiques

Duels : 8/10 ◊ Ah les duels ! J'avoue que j'adorais ça du temps de Poudlard. En même temps, je ne risquais pas mes fesses à chaque duel que je faisais. Au pire, ça piquait un peu, puis on était reparti. Là ... Ouais. Ouille. Mais ça va, je me débrouille pas trop mal. Je dirais même que je m'améliore en fait.
Potions : 7/10 ◊ On ne va pas se mentir : j'ai toujours détesté ce cours. Slughorn n'a jamais rien fait pour me le rendre agréable, même si le personnage en lui-même est plutôt sympathique. J'ai cru que je serais tranquille une fois les BUSEs passées, sauf que non. Auror blah blah blah. Du coup j'essaie de ne pas être trop nulle, même si j'ai réussi mes ASPICs avec un "Effort Exceptionnel" en potions.
Métamorphose : 10/10* ◊ Depuis peu, je peux fièrement dire que je suis animagus. Et ça, c'est vachement classe. Je suis sûre que McGo est extrêmement fière de moi. Bon, je ne suis pas déclarée depuis extrêmement longtemps, et je me suis clairement déclarée à contrecoeur (maintenant les gens à l'ordre font gaffe à ce qu'ils mettent dans le frigo, ces radins), mais ça a quand même du bon de pouvoir se transformer en chiot. Bête exemple : personne n'est capable de te gronder quand tu fais une bêtise, vu que les chiots, c'est trop mignon. Ahah, les faibles.
Sortilèges : 9/10 ◊ Je n'étais peut-être pas la meilleure élève de Flitwick, mais il m'aimait en tout cas beaucoup. Il faut dire que je me suis toujours donnée dans son cours, et que j'ai mis eu l'audace de créer quelques sortilèges ... oh, rien de bien fameux jusqu'à présent, mais je dois avouer être fière du Capillos Rabidus.
Légilimancie : 0/10 ◊ Je n'ai rien à en dire sinon : sérieusement ? Lire dans mes propres pensées est déjà suffisamment compliqué.
Occlumancie : 6/10* ◊ Depuis que j'ai découvert que la légilimancie existait, j'ai décidé de plus ou moins devenir occlumens. Vous savez, c'est un peu comme un préservatif au final : vaut mieux en avoir chez soi juste au cas où.
Quidditch : 2/10 ◊ Je sais voler. À dix mètres du sol et en ligne droite. Mais hé, au moins je sais voler.
Divination : 0/10 ◊ Et très franchement, je m'en porte pas plus mal entre nous.

Ah, mon histoire ! Joyeux bordel que celui-là. Cependant, avant de nous prendre la tête dans des histoires à moitié triste, à moitié drôle (les choix, c'est pour les faibles), remontons un peu dans le temps. Non parce que pour faire un bébé, il faut une maman et un papa. Enfin, c'est ce qu'on m'a dit hein, moi je n'ai jamais vérifié.

Ma mère s'appelait Anya Blavatsky. Oui, vous avez parfaitement le droit de prendre un accent russe dégueulasse pour dire son nom, tout le monde le fait. Bref. Ma mère est née à Novgorod. Inutile de faire genre vous savez où c'est, c'est loin. En tout cas, c'est en URSS, et vous n'êtes pas sans savoir que c'est un peu la merde là-bas, surtout quand on est moldu. Oui, parce que ma maman, c'était une moldue, du coup elle en a bouffé avec Staline, le régime communiste, et tout le système. Un jour, à savoir quand elle avait quinze ans, elle a quitté ses parents pour aller vers Leningrad (c'est au nord). Là, elle a entreprit une petite balade : elle a fuit l'union soviétique. Son but ultime : Londres. Un voyage qui lui aura pris deux ans, et pas mal d'ampoules aux pieds. En gros, ma mère mesurait un mètre cinquante, devait peser quarante kilos, mais elle imposait un peu le respect.

Mon père maintenant, Lloyd Wellington. Je vous ai dit plus haut que ma famille, c'était les pro du métissage, et surtout, des grands pacifistes. Les moldus ? Ils les aimaient. Les noirs ? Ils les aimaient. Les homosexuels ? Ils les aimaient. Ils aimaient tout le monde en fait. Mon grand-père, par exemple, aimait tout le monde. Enfin, il aimait surtout ma grand-mère, Sélène Wellington, une sorcière française un brin caractérielle. Leur fils en revanche ... Première année, il se fait envoyer chez Serpentard. Ce n'était pas bien grave en soi, parce que les Wellington aimaient aussi les Serpentard. Sauf que voilà, à force de fréquenter des sangs-purs coincés du postérieur, mon père en est venu à partager leurs idées élitistes sur les moldus et une soi-disant hiérarchie du sang. Mon père est un peu con, autant le préciser d'emblée.

Mes parents se sont rencontrés à Londres. Ma mère était caissière, parlait horriblement mal anglais, mais avait pour elle le fait d'être très jolie. Mon père était un parfait gentleman anglais, avec un sourire impeccable, même s'il était, rappelons-le, un peu con (non, je ne vous laisserez pas l'oublier). Un rendez-vous et quelques câlins plus tard, l'affaire était dans la poche de mon séducteur de père. Probablement pensait-il en rester là ; après tout, c'était quand même une moldue, alors même s'il l'aimait bien, et qu'elle était vraiment gentille, mignonne, tout ce que vous voulez, c'était pas le top pour grimper les échelons de la société sorcière. Sauf que tout ne s'est pas passé exactement comme prévu puisque ... ma mère est tombée enceinte. Bah, oui quoi, fallait bien que j'intervienne à un moment donné. Du coup, mon père, homme le plus courageux au monde, a ... disparu. Purement et simplement disparu. Du coup ma mère, russe, enceinte, s'est retrouvée à devoir subvenir toute seule à ses besoins, alors que son ventre augmentait de mois en mois. Est-il, en plus, nécessaire de préciser que c'était pas super bien vu par ses patrons et collègues ? Heureusement pour elle, un jour, une femme très étrange est venue frapper à la porte de la chambre miteuse qu'elle louait pour quelques livres. La dame avait un chapeau étrange, et une robe de velours mauve, aux broderies vertes. La légende raconte qu'en voyant ma mère et son gros ventre, elle se serait exclamée « Par Morgane ! Vous avez là la plus grosse bedaine qu’il m’ait jamais été donné de voir ! » et elle serait rentrée comme si de rien était. De toute façon, la dame avait beau être petite, ce n'était pas vraiment le genre de personne que vous laissez sur le pas de la porte.

Une tasse de thé et des restes de friandises plus tard, la dame se présentait enfin : Sélène Wellington, la mère de ce "bon à rien" de Lloyd. C'était une femme qui avait l'air relativement âgée, petite et rondouillette, mais aux traits sévères. Elle parlait anglais avec un fort accent français, à se demander parfois si elle ne le faisait pas exprès. Ma mère me raconta un jour qu'elle n'avait compris que la moitié de ce que lui avait dit Sélène lors de leur première rencontre, et que tout ce qu'elle en avait retiré, c'était qu'elle était venue pour s'occuper de "celle qui aurait dû être sa belle-fille" ainsi que du "petit être qui lui poussait sous le nombril". Ma mère, n'ayant pas vraiment d'autres choix, accepta ainsi de rejoindre cette femme étrange en Écosse. En même temps, ce n'était pas comme si elle n'avait jamais voyagé de sa vie. C'est donc dans un cottage un peu particulier qu'Anya Blavatsky donna naissance au bébé le plus adorable de la terre entière ... moi. Ne dites pas que je me vante, ma mère et ma grand-mère me l'ont dit, alors c'est forcément vrai.