Transplanage accident Ft. Kingsley & Evan

Tout allait de travers. La journée avait été une suite d'évènements incongrus et inattendus, et l'univers entier semblait se liguer pour m'en faire baver. De un, en arrivant au bureau, je m'étais rendu compte qu'un dégât des eaux -oui, cela arrivait même au Ministère, surtout quand un sortilège mal exécuté engendrait une pluie discontinue dans le couloir- avait fait son oeuvre, et j'avais passé une bonne partie de la matinée à récupérer magiquement tout ce qui était récupérable. Heureusement que toutes mes archives et autres papiers importants étaient rangés à l'abri de toute intempérie intempestive. Une fois que mon bureau fut en état, j'enchainais avec une réunion en urgence organisée par Crouch. Il avait soi-disant des choses à redire sur ma façon de diriger mon équipe. Parfois, je me demandais s'il ne voulait pas tout simplement saborder son propre travail, à me mettre des batons dans les roues. Ou alors était-ce parce que j'étais le seul à oser lui parler franchement? C'est avec ma profonde voix que je lui avais fait bien comprendre qu'il n'avait pas à s'inquiéter et que -comme d'habitude-, mon travail n'avait pas à être remis en question. L'homme était borné, mais je le connaissais bien. Et il suffisait de lui répondre par des arguments valables pour qu'il finisse par reconnaître ses excès de zèle. Néanmoins, il demeurait des points sur lesquels nous ne serons jamais d'accord... De réunion avec mon supérieur à réunion d'équipe, je m'occupais de dispatcher mes effectifs en fonction des missions qui nous étaient alllouées, veillant à ce que les aptitudes de chacun soit mises en valeur. A mes yeux, rien ne valait plus que les démonstrations de valeur et de talent. Quiconque savait me prouver qu'il était un atout indispensable pouvait espérer faire un jour partie des Aurors. J'avais l'oeil pour repérer les meilleurs éléments, même si je me faisais moins confiance qu'avant... La journée se déroula ensuite sans accroc majeur, avant que je ne décide -pour une fois- de partir un peu plus tôt, désireux de passer au QG de l'Ordre avant de rentrer chez moi. Ou peut-être irais-je voir mes chers Potter. Leur gentillesse et leur sourire suffisaient à me redonner foi en la magie. Une fois sorti du ministère, je resserrai mon manteau autour de moi, avant de me préparer à transplaner...

Et c'est là que tout dérapa. Dès l'instant où je disparaissais, je sentis que quelque chose n'allait pas. Le sixième sens de l'Auror refaisait surface et mes proches avaient beau rire quand je faisais mention de cet instinct si particulier qu'était le mien, il n'empêchait qu'il ne m'avait jamais trahi. Un sentiment d'urgence m'étreint alors que je me sentis réapparaître. Et le choc fut violent. Qu'est-ce que c'était que ce merdier? J'avais l'impression d'être rentré dans quelque chose. L'impact avait été si violent que j'en avais eu le souffle coupé et que je m'étais retrouvé dos à terre. Mes prunelles chocolat se rouvrirent brusquement avant que je ne me redresse soudainement, ma baguette en main -honnêtement, ma baguette n'avait pas quitté ma main, c'était aussi l'un de mes dons. Une fois debout à nouveau, je me retrouvais nez à nez avec la plus improbable des personnes. Evan Rosier. Et le pire, c'était la migraine qui me menaçait et mes muscles meurtris par l'impact qui manquaient de me lâcher. Le Rosier semblait aussi secoué que moi, mais malgré les coups, je comptais bien ne pas le laisser s'échapper. Une question me taraudait pourtant: comment avait-il fait pour m'atteindre de cette manière? "Je ne sais pas comment tu as fait, mais je t'accorde l'originalité de l'attaque! Maitenant, si tu veux bien me suivre, j'ai un tas de questions à te poser..." Oh je ne comptais pas sur le fait qu'il se laisse faire, j'étais persuadé qu'il allait riposter sur l'heure, mais je devais le dire. Après tout, c'était mon job d'arrêter les Mangemorts, non? "A moins que je ne t'emmène directement à Azkaban, qu'en penses-tu?" Un sourire déterminé s'afficha sur mon visage, tandis que j'observais sa réaction face à cette petite provocation.