Sin Fawley - Perfection

Baguette :

Un grand BOUM. C’est ce qui s’est produit quand Sin est entrée dans la boutique d’Ollivander pour acheter sa baguette, sa partenaire pour la vie. Le propriétaire de la boutique lui-même n’a pas eu l’air de comprendre ce qui se passait et une fois remis sur ses pieds (il était tombé de son escabeau fort peu élégamment), il a regardé Sin de ses yeux accusateurs. Sin, elle, regardait ses pieds, persuadée qu’elle avait fait quelque chose de mal bien qu’elle ne voyait pas du tout quoi.
Peut-être un excès d’excitation pour une jeune sorcière pressée de faire sa première année et qui n’a pas encore la maîtrise de sa magie ?

Le mystère fut vite élucidé. 26,5 cm. Ventricule de dragon. Bois de vigne.
Une baguette puissante mais surtout une baguette capable de se manifester dès que son sorcier s’approche d’elle. Un phénomène très rare selon le boutiquier. Sin s’est senti très flattée bien sûr.


Miroir du Riséd :

Le Miroir du Riséd, elle en a entendu parler, un peu. Ce qu’elle y verrait, elle n’en sait rien. Elle imaginerait sans doute qu’elle y verrait sa famille, un mari anonyme, des enfants. Un havre de paix.  Elle se trompe légèrement ; Sin y verrait probablement quelque chose d’un peu plus glorieux. De l’opulence, de la richesse, de la célébrité et suffisamment de puissance pour protéger les gens qu’elle aime. Il n’est pas impossible non plus qu’il y ait quelqu’un à ses côtés … Evan Rosier par exemple ?


Épouvantard :

Si Sin devait être confrontée à un épouvantard, elle n’aimerait pas ça du tout. Bon, très bien, cette phrase est un peu inutile puisque personne n’apprécie d’être confronté à sa plus grande peur.
Bref, venons-en à l’essentiel.
L’épouvantard serait nu. Enfin, pas vraiment l’épouvantard puisque Sin n’est pas terrorisée par la nudité des autres. Ou même la sienne (demandez aux fils Rosiers ; ils vous confirmeront).
J’en étais où …. Ah oui. L’épouvantard serait nu mais ça ne serait pas l’épouvantard, plutôt Sin elle-même. Et là, vous vous dites que je me contredis puisque j’ai affirmé un peu plus haut que ne pas porter de vêtements lui réussissait plutôt bien (si si, relisez attentivement). Et bien, non. La peur de Sin c’est que tous ses secrets soient dévoilés à la terre entière. Ses petits mensonges. Ses peurs. Ses avis.
Etre vulnérable, somme toute.
Vous suivez toujours ? Il y aurait donc une foule pour la voir dans cet état. Une foule remplie de gens qu’elle connait de préférence ; ses parents, son frère Liam, ses professeurs, Evan Rosier et son frère Luke … La liste n’est bien sûr pas exhaustive.
Et si on souhaite terroriser encore plus Sin, on rajouterait à ce charmant tableau, un choix cornélien à faire. Plusieurs routes se dessinant devant elle, par exemple.
Là, vous pouvez être sûrs qu’elle s’enfuira en courant (et en s’accrochant à sa robe de sorcière).


Amortentia :

- L’odeur de la révélation : celle d’un chêne en automne, quand la terre est humide et que les feuilles sont toutes tombées formant un tapis aux nuances d’orange de marron et de vert. C’est dans un chêne que Sin, grâce à la première manifestation de ses pouvoirs de sorcière,  a trouvé son jeune frère qui s’était caché.  Ce jour-là, elle s’était sentie tellement fière de s’inscrire dans la longue et noble lignée des Fawley.

- L’odeur de la parole donnée : celle de la volière de Poudlard. Peu de personne comprendrait pourquoi elle adore cette odeur (il faut dire que ce n’est pas toujours très ragoûtant) mais elle représente pour Sid le hibou que son père a réussi à lui offrir malgré leurs difficultés financières. Ce hibou (nommé Lok) est parsemé de plumes argentées et elle adore lui rendre visite.

- L’odeur de la trahison : celle d’un parchemin vieilli. Le même parchemin par lequel elle a appris la forfaiture d’Evan Rosier, son premier fiancé, dans lequel il l’informait de ce qu’il avait fait et de sa volonté de rompre leur engagement. Ce dernier était raturé, froissé. Depuis elle évite les ratures et ne plie jamais ses parchemins de cours dans la poche de sa robe.

À celui qui tenterait d'ouvrir ce Journal, je promets d'Atroces et Durables Souffrances.


Non, n'approchez pas plus !


Je vous aurai prévenu ...

Aparecium

” Le papier est plus patient que les hommes.”

Ce dicton me traversa l'esprit alors qu'un jour de légère mélancolie je m'ennuyais à cent sous de l'heure, la tête appuyée sur les mains, trop cafardeuse pour me décider à sortir ou à rester chez moi. Oui, en effet, le papier est patient, et, comme je présume que personne ne se souciera de ce cahier cartonné dignement intitulé Journal, je n'ai aucune intention de jamais le faire lire.

Je n’ai pas l’habitude d’écrire. Les mots ne me viennent pas naturellement. Ici, encore j’ai l’impression de devoir tenir un rôle. Comme partout.
La vie est une pièce de théâtre et moi, je suis comédienne née. Mais pour éviter de me perdre, je crois que j’ai besoin de confier mes états d’âmes à quelque chose. Non, à quelqu’un. Ce journal personnifiera une personne à laquelle je pourrai me confier. Un ami dévoué qui saura m’écouter, même s’il ne pourra me répondre.

Cet ami, ce sera toi.

Octobre 1971

La tête me tourne tellement je suis excitée de te raconter ce qui s’est passé aujourd’hui.

Victoire ! Enfin !

Maman m’a même dit que j’étais devenue une femme maintenant que ÇA s’est produit.
Non non ! Pas ce ÇA-là. Je sais à quoi tu penses mais j’ai que 10 ans hein.
C’est mes pouvoirs magiques qui se sont enfin révélés !! Je jouais avec Liam à cache-cache et j’ai réussi à le trouver en « sentant » ses pensées. Rien de bien précis, des brides de phrases, des sensations mais grâce à ça j’ai réussi à le trouver dans le grand chêne du jardin. C'était très bizarre.
Bon, je t’avoue, j’espérais que la révélation de mes dons soit un peu plus… Flambante.
Une petite explosion, un truc qui lévite quoi ! J’ai eu du mal à persuader maman et papa que j’avais vraiment entendu les pensées de Liam. Ils pensaient que je mentais pour me rendre intéressante.
Heureusement, La Lettre est arrivée le lendemain matin par hibou. Tu les aurais vus ! Ils étaient comme fous. J’ai même eu droit à un paquet entier de chocogrenouilles alors que d’habitude maman est toujours contre les friandises.
J'ai tellement hâte de découvrir l'école. Il va falloir que je patiente encore un an, tu te rends compte ?

Juin 1972

Je sais que je ne t’ai pas écrit depuis longtemps Ami très cher mais je n’avais pas le cœur à mettre mes derniers malheurs noir sur blanc.

Il y a quelques mois, des huissiers mandatés par le Département de la Justice sont venus saisir les œuvres d’art que maman collectionnait. Ainsi que certains meubles de qualité. Ils n’ont pas touché à ma chambre.
Maman pleure beaucoup depuis et elle en veut à Papa.
Si j’ai bien compris, c’est lui qui a fait des placements financiers hasardeux. Elle dit que le nom de notre famille est entachée et qu'il faut que personne ne sache jamais que la famille Fawley n'a plus d'argent. Même pas notre entourage.

J’ai dit à Papa que pour moi c’était pas grave de devenir pauvre. C’est vrai, c’est pas une maladie d’être pauvre. Et puis, quand je serai plus grande, je travaillerai dur et je deviendrai une sorcière célèbre. Et riche. Alors, je pourrai leur racheter tous leurs meubles, et même des mieux !
Papa n'a rien dit, il a juste souri, mais je crois que ça lui a fait vraiment plaisir. Alors, j’ai pas osé lui demander comment on allait acheter mes fournitures pour la rentrée en première année.

Papa m’avait promis un hibou.

Fiancée. Je suis désormais fiancée.

Tu y crois toi ? Moi, ça m’embête un peu. Pas de me marier avec Evan. Il est  ce que je m’attendais à épouser plus tard et il est plutôt séduisant. C’est que je n’ai pas d’ami à qui me vanter, à part toi bien sûr. Je ne peux même pas montrer ma bague de fiançailles à quelqu’un, c’est te dire. Elle est très belle en tout cas. Elle a appartenu à la grand-mère d’Evan je crois et elle porte l’emblème des Rosiers. Evan a un peu rougi quand il me l’a mise. Il s’est même trompé de main et moi, j’ai trouvé ça plutôt mignon.
Ça a fait rire ce crétin de Luke. C’est le jeune frère d’Evan, je ne pense pas t’en avoir déjà parlé. Mes parents avaient l’air heureux en tout cas. Forcément ! Evan est de sang pur et de famille aisé. Ils ne pouvaient pas rêver mieux. Ça me fait plaisir de les rendre fiers de moi. Et qu’ils soient de bonne humeur et de plus, en même temps, c’est un petit miracle en soi, crois-moi !
Je crois que je suis heureuse.
Sin Rosier. Ça sonne bien, non ?
Ma vie est toute tracée maintenant : je partagerai ma vie avec Evan et je porterai ses enfants.
J’en veux au moins trois.

Je veux que

J'espère qu'il

J'ai hâte qu'il ose m'embrasser.

Novembre 1973

Bonjour à toi cher Ami,

J'aurai tellement de choses à te raconter. Je suis maintenant en deuxième année à Serdaigle et tout se passe bien. J'ai très peu de temps pour t'écrire maintenant entre les cours, mes amis et mes entrainements tous les soirs dans les cachots pour m'exercer à l'Occlumancie. Ces entrainements me laissent générallement épuisée et vidée de toute substance. Comme si une armée de Géants m'était passée sur le corps. Alors, je m'endors comme une masse sans avoir le courage de prendre ma plume pour te raconter ma journée.

J'ai trouvé pleins de nouveaux livres sur la pratique de l'Occlumancie. Ils m'ont appris pleins de choses. De temps en temps, Liam vient me rejoindre pour m'aider maintenant qu'il a fait sa rentrée lui aussi. J'ai eu du mal à lui demander de l'aide mais je crois que j'ai bien fait: les entrainements sont beaucoup plus productifs désormais. Je crois que j'ai pas mal progressé depuis l'année dernière d'ailleurs.

Je veux fermer mon esprit. C'est une obsession qui me reveille la nuit. Ce cauchemard où quelqu'un s'introduit dans mes pensées, me démasque. La situation financière de mes parents, leurs disputes, mes fiançailles avec Evan, les crises que je faisais petite … Toutes ces choses qui doivent rester secrètes.
Je sais qu'un jour, mon travail portera ses fruits.

Janvier 1977

E-V-A-N.


Retiens bien ce nom cher Ami. Car je ne l’écrirais plus JA-MAIS. Tu l’as bien compris, notre engagement est rompu. Définitivement R.O.M.P.U.
Je sais, j’insiste bien sur les mots mais c’est pour que tu comprennes mieux.

Ses idéologies idiotes, ses sautes d’humeur, ça j’en faisais mon affaire mais qu’il soit allée voir cette fille ! J’ai essayé de me renseigner, impossible de savoir avec qui il a osé me trahir. Je suis humiliée. Il me parlait souvent de rejoindre le Seigneur des Ténèbres mais je ne le pensais pas capable de tout abandonner derrière lui comme ça.
De M’abandonner comme ça surtout. Nos projets communs. Tout.
Liam a essayé de venir me voir tout à l’heure pour voir comment j’allais. Je lui ai souri comme jamais je n’ai souri de ma vie. Hors de question que quiconque se doute du mal qu’il m’a fait.

Les parents d’Evan avaient l’air assez catastrophés par la situation. Ils m’ont dit tout à l’heure quelque chose comme « on va arranger ça ». Qu’es ce que ça veut dire « on va arranger ça » ? Un bon coup de baguette magique et hop, tout sera réparé ? A eux aussi, j’ai souri. Comme une idiote sans doute. J’ai dû les rassurer à coup de « ce n’est rien, ce n’est pas grave » mais je ne me souviens plus.

J’aimerai tellement que tu sois réel mon Ami. Il n’y a qu’à toi à qui je peux vraiment me confier. J'ai beaucoup d'amis maintenant à Poudlard, je crois que les gens m'apprécient. Mais je ne veux pas et je ne peux pas perdre la face; je dois tenir mon rang et garder mes problèmes pour moi.

Janvier 1977

À cause de toute cette agitation, j'ai recommencé mes petites crises, comme avant. C'est la catastrophe. Personne n'a encore remarqué que des objets disparaissent de temps en temps mais je vais me faire prendre, c'est sûr !
Hier, j'étais invitée chez les Rosier pour prendre le thé et devant leurs regards remplis de pitié, je me suis sentie mal. C'est peut-être pour cela que je viens de retrouver un coupe-papier gravé à leur emblème dans ma poche. Comme d'habitude, je ne me souviens pas de l'avoir volé.
Il faut que je parvienne à leur rendre discrètement le plus vite possible mais j'ai peur en allant chez eux de prendre encore autre chose avec moi. Je ne peux pas prévoir quand ça va se reproduire.
J'ai retrouvé aussi dans mes affaires un bouton de manchette que mon père cherchait désespérément la semaine dernière.


J'ai peur.  

Février 1977

J’aurai dû me méfier des parents d’Evan. Pour me « dédommager », ils me proposent d'épouser Luke à la place d’Evan.
Luke, l’imbécile. Luke cet arrogant immature. Luke, le cadet insupportable.

…

Luke.
Luke Rosier.
Fiancée avec Luke Rosier.

Inspirer-Expirer-Inspirer-Expirer.

Sourire. Sourire encore et toujours.

J’ai envie de hurler.

Je suis sûre qu’il n’apprécie pas plus l’idée que moi. J'en suis tellement sûre que je n'ai même pas besoin d'utiliser la Légilimancie pour le savoir.

J’arrête là mon écriture cher Ami, si je continue j’aurai envie de te déchirer et de te balancer par la fenêtre.

Juillet 1977

Aujourd’hui, mes parents se sont disputés. Encore. Alors j’augmente le son de ma radio fort, fort, fort.
Je ne veux pas entendre. Je ne veux pas comprendre que dehors tout va mal. Que des gens meurent tous les jours. Qu’il faut faire un choix. Tout simplement, parce que si je faisais un choix, je me prononcerai contre ma mère. Ou mon père.

Ils ne sont pas d’accord. Leur désaccord dure depuis une vingtaine d’années de toute manière : thème du mariage, prénoms des enfants, couleurs des murs, rangement des chaussettes ... Un rien suffit.

Tout à l’heure à table ma mère disait que le temps de l’inertie était irrémédiablement révolu. Que la plupart de nos amis s’étaient déjà rangés du côté du Seigneur des Ténèbres. Et puis que les moldus et autres cracmols ne valaient pas la peine de mettre nos vies en danger. Que de toute façon les sangs purs devaient gouverner le monde des sorciers, que c'était la nature qui voulait ça. Que notre engagement auprès des Rosiers nous trahissait de toute façon.
Papa n’a pas réagi de suite. Il s’est muré dans le silence pendant que moi je chipotais dans mon assiette, les yeux baissés me doutant de sa colère à venir. Ça n’a pas loupé.
Il l'a traitée d'inconsciente. Que pour l'instant, mieux valait faire profil bas. Il a parlé de dangers. Des Aurors du ministère. Maman a fait la moue mais elle s’est tue.
Pas pour longtemps si j’en crois les éclats de voix qui me parviennent du salon.

Je déteste les choix.

Août 1977

Je repars demain pour ma sixième année à Poudlard.

Je suis tellement contente de retourner là-bas; les disputes parentales deviennent de plus en plus terribles ici. Et au moins à Poudlard on se sent en sécurité.
J'ai reçu une lettre de Beau il y a quelques jours. J'ai tellement hâte de le retrouver ainsi que tous les autres ! (A l'exception de Luke bien sûr …) Tellement hâte de te raconter toutes ces choses nouvelles qui vont m'arriver aussi !

Je t'embrasse fort, fort, fort mon Ami mais je dois te laisser; j'ai encore ma valise à finir avant de me coucher !

Finite Incantatem: Pour les plus vigilants qui remarqueraient éventuellement la petite partie de texte citée, j'ai voulu la faire discrète mais elle est voulue et assumée ;)