Baguette : ‘C’est une baguette contradictoire.’ avait glissé Ollivander à l’oreille de sa génitrice qui l’accompagnait alors, lorgnant sur Severus qui remuait paresseusement sa baguette ; droite, gauche, ses lèvres juvéniles murmurèrent un sortilège que le créateur de baguettes ne saisit pas mais dont le résultat, sans réussir à lui arracher l’étonnement qui l’avait fui avec les années, lui fit hausser un sourcil intrigué. ‘Mais, pour sûr, je ne doute pas que le dernier Prince puisse s’en montrer digne – une invention de son cru, si je ne m’abuse ?’
La précocité de son fils en la matière efforça, tout au plus, Eileen Snape à arquer ses lèvres en un sourire mi-figue mi-raisin tandis que ses souliers eux-mêmes semblaient danser entre la fierté maternelle et l’embarras de celle dont la patience écorchée par les années ne supportait plus la présence des tiers étrangers.
‘Il est rare que l’aubépine obéisse aussi docilement, a fortiori pour un sortilège original – et instable ! quand on pense que tu n’as que onze ans. Et de la ventricule de dragon.. une baguette capricieuse, sans aucuns doutes, mais que je sois damné si qui que ce soit d’autre que toi puisse un jour l’utiliser correctement, si d’aventure tu venais à gagner son allégeance !’
Tandis que le commençant semblait valser entre une euphorie sibylline et une inquiétude professionnelle, Severus fit tourner le morceau de bois entre ses doigts ; très rigide, sobre, presque ennuyeuse de banalité du bout de ses.. dix-sept centimètres, à vue de nez. Un fin sourire satisfait trahit son excitation et, relevant les yeux vers sa génitrice, il était persuadé, du haut de son assurance puérile, d’être appelé à faire de grandes choses avec ; ironiquement, les sortilèges qu’il inventa précocement à l’aide de cette baguette étaient appelés à devenir non seulement populaires au sein de Poudlard, mais également les outils favoris de ses bourreaux pour le tourmenter – à plusieurs niveaux, à leur insu, quoique cela n’empêchera pas Severus de les haïr profondément pour cela également.
Miroir du Riséd : S’il n’avait jamais eu l’occasion de croiser le chemin d’un miroir du Riséd, Severus s’était déjà demandé ce qu’il entreverrait si, par hasard, son regard se posait sur l’ouvrage. La reconnaissance, peut-être ; le regard de la société, des professeurs, de Lord Voldemort, et lui révolutionnant le Monde magique et plus encore, de son génie en sortilèges, de ses doigts de fée en potions – le regard de Lily, surtout, au milieu de tout ça. Ou bien peut-être serait-elle seule, quoique pas tout à fait, seule
avec lui, riant du bonheur qu’ils partageraient alors ; mais très vite déjà Severus hochait la tête avec véhémence, se refusant de penser à elle et à ses nouveaux ‘amis’. Alors, Severus s’imaginait que le Riséd lui montrerait sa victoire sur Potter, Black et Pettigrew, quelque chose d’irrémédiable ; peut-être se prendrait-il à désobéir à Dumbledore et révélerait la lycanthropie de Lupin au reste du Monde, le faire renvoyer..
Tout à ses fantasmes adolescents, Severus semblait oublier l’origine, la raison de tout cet enchevêtrement, la raison pour laquelle il avait perdu Lily, pour laquelle il cherchait, toujours, cette étincelle de fierté dans d’autres prunelles sans jamais pouvoir se contenter de celles qui y transparaissaient : Tobias Snape.
En vérité, Severus se verrait englué de la tête aux pieds de l’hémoglobine poisseuse de son géniteur, les mains tremblantes, les yeux hagards mais le cœur soulagé d’un poids délétère, celui qui le prenait à l’approche de la fin de l’année scolaire pour ne jamais réellement partir ; devant lui reposerait sa victime, éviscérée, noyée dans sa mort violente et manuelle – lui qui avait toujours méprisé la magie préférait-il alors un meurtre plus
conventionnel ? Tout empesterait le sang, la sueur et l’urine ; lui-même à deux doigts de rendre ses nausées, mais tout semblerait plus beau et Severus se prendrait probablement à rire, s’il savait, au fond, que sa vie se résumait à peu de choses.
Épouvantard : On les avait confrontés, une fois, à un épouvantard, en cours ; lorsque le brouillard diaphane, à peine perceptible, s’était échappé de l’armoire pour venir l’envelopper, peu à peu, Severus s’était pétrifié tandis que ses articules se crispaient une à une. Des murmures et des railleries s’étaient élevés dans son dos ; quoi, Severus Snape aurait-il peur du brouillard ? Lui seul pouvait ressentir le vide immense qui s’insinuait en lui, lui emplissait la gorge pour mieux refroidir ses velléités. Il se sentit désespéré et des sanglots étaient à deux doigts de lui enserrer la gorge lorsque le professeur referma la porte, conscient que son élève se perdait dans sa phobie et qu’il était incapable de la vaincre seul pour ce premier cours.
Plus tard, alors que l’heure laissait place à la suivante, elle lui souffla, une main bienveillante sur l’épaule : ‘La solitude s’apprivoise, Severus.’ mais déjà il se dégageait, presque électrifié par ce contact, pour mieux fuir cette vérité avec l’obstination du condamné à mort.
Amortentia : La cannelle ; souvent, lorsqu’ils se retrouvaient, apportait-elle des biscuits utilisés pour le thé, préparés souvent par ses parents, plus exceptionnellement par elle, quelquefois par sa sœur. Ils étaient immanquablement à la cannelle, et si Severus n’avait jamais aimé ça, il s’efforçait toujours de lui faire honneur. Désormais, l’odeur ne le dégoûte plus réellement et le goût marque instantanément sa langue lorsqu’il hume ce parfum.
La teinture ; odeur chimique, désagréable comme pouvait l’être l’essence pour d’autres. Lorsqu’il courrait pour la retrouver, il longeait cette vieille usine de coton aux murs de pierres rouges et dont les fumées lui chatouillaient les narines. Un mélange de brasier, de l’imperceptible fleur de coton cramée et, surtout, de la teinture dans lequel baignait le tissu, entêtante mais qui, toujours, avait bercé le chemin qui le menait à elle.
La fleur de nénuphar ; lorsqu’il ferme les yeux, Severus peut presque revivre ces après-midis au bord de l’étang, ressentir le contact de l’herbe fraîche sous ses doigts, revoir ces éclairs de mèches rousses accompagnés de ce rire délicieux – et de ce souvenir chéri, de cette réminiscence immuable, intacte en sa mémoire, ne reste que ce sentiment atroce d’un amour dont la réciprocité désespérée le tue à petit feu.
Compétences magiquesChaque sorcier commence le jeu avec 40 points de compétences magiques, à disposer comme il le souhaite entre les différentes compétences listées ci-dessous. Ces points pourront influencer le jeu, et il est possible d'améliorer chaque compétence au fur et à mesure du jeu.
Duels : 5/10 – s’il n’était pas étranger aux rixes sauvages à Poudlard, Severus semblait ne jamais se décider à attaquer s’il n’était pas certain d’avoir la main, s’il n’était pas persuadé qu’un unique sortilège décisif lui accorderait la victoire ; en conséquence, on le considérait comme minable en duels, quoique personne ne pouvait lui nier son talent exceptionnel à maîtriser les sortilèges défensifs et à les utiliser en conséquence comme tant d’assurances.
Potions : 15/10 – bien qu’il n’y ait que ses professeurs pour s’en extasier pour le moment, Severus est sans conteste le meilleur élève qu’ils aient jamais pu voir opérer en potions et s’il est, sans doute, appelé à révolutionner cet artisanat pour l’élever au statut
d’art à part entière, le ‘Prince de Sang-Mêlé’ ne doit jusqu’ici à son don qu’une place dans le très prisé club du professeur Slughorn.
Métamorphose : 3/10 – Severus est un excellent élève, mais son talent semble marcher de pair avec son intérêt ; il considère avoir appris tout ce qu’il voulait savoir de la métamorphose, aussi ne pousse-il pas le vice trop loin et se contente-t-il de regarder par la fenêtre lors des cours sur la matière.
Sortilèges : 10/10 – Poudlard raffole de sorts en tout genre à se lancer au détour des couloirs ; si les plus dangereux sont prohibés, tout du moins officiellement, les élèves ne manquent jamais d’expérimenter les plus inoffensifs mais sans conteste les plus amusants – ou les plus humiliants. Muffliato ? Severus en est l’inventeur. Levicorpus ? Yup, Severus également. Tout aussi peu conventionnel mais exponentiellement génie que dans son approche des potions, Severus a un véritable don pour créer sortilèges et autres charmes dont la majorité, d’ailleurs, restent le jardin secret du Serpentard. À noter également qu’il est capable de sortilèges informulés, quoiqu’il ne s’en vante pas pour des raisons évidentes ; l’anonymat possède son lot d’avantages.
Légilimancie : 3/10 – La curiosité et l’intérêt de la pratique lui permirent d’envisager la légilimancie et l’occlumancie très tôt ; depuis ses mises en relation avec les Mangemorts et, plus largement, Lord Voldemort, il sait qu’il doit se perfectionner en la matière et cela semble d’ailleurs être sa nouvelle priorité pour la nouvelle année, à défaut d’avoir des cours de son niveau enseignés en salle de classe.
Occlumancie : 4/10 – Voir légilimancie ; il est à noter qu’il semble toutefois plus naturellement prédestiné à l’occlumancie.
Quidditch : 3/10 – Severus n’a aucun intérêt pour ce sport ; il sait correctement voler si besoin est et connait les règles du jeu sur le bout des doigts, ce qui, en outre, encouragent ses amis à le désigner comme arbitre lorsqu’ils en ont besoin. Du reste, cela ne l’intéresse pas.
Divination : 0/10 – Des croyances de bonnes femmes sans intérêts.